Sujet: Aburame Saya, Lady Butterfly [uc] Dim 20 Mar - 19:36
Deuxième compte de Yurikô Kaname
ABURAME SAYA Nuke-nin
♠ Passeport Shinobi. ♠
♠ Age : 25 ans ♠ Date et lieu de naissance : 12 Décembre ; Konoha ♠ Nindô : " Il n'existe qu'une justice : la mienne " ♠ Village actuel : Satori Tojou ♠ Taille : 1m75 ♠ Couleur des yeux. : ambré comme deux soleils
Saya est ce que l'on appelle une grande dame dans tous les sens du termes. Et si de sa hauteur elle se montre particulièrement contemplative, il réside en elle une grâce lunaire que l'on ne serait nier. Bien plus qu'un simple visage au cœur d'une foule, cette présence presque fantomatique lui vaut néanmoins toute sa réputation, au delà de celle déjà faite par le nom du clan auquel elle appartient.
De toute évidence d'une grande stature, elle se joue des conventions et de la pudeur par un jeu de jambes que l'œil mâle saurait apprécier à ses heures perdues. Longues et infinies, fuselées et fines, sa démarche cadencée et langoureuse met en avant un postérieur rebondie et charnue des plus... sexy. Cela était sans nul compter les divers tenues arborées qui mettaient cet atout en valeur. Mais cela représente bien peu puisque sa féminité se retrouve d'autant plus observable dans une généreuse poitrine que dame nature avait bien voulue lui conférer à la fleur de l'âge. Vamp? Trop avenante? Il est sans nul doute vrai que son allure aux airs aguichants pourrait trahir une personnalité trop audacieuse, mais il n'en est rien. Si son sens de la coquetterie se voit affubler par un goût prononcé pour des vêtements courts offrant une meilleure mobilité, il ne fallait pas y voir une nature de séductrice, d'autant plus qu'elle aurait tôt fait de vous le faire comprendre.
Si il y avait quelque chose également de notable chez la demoiselle, cela serait sans nul doute son manque cruel d'expression faciale. Ne comptez pas y voir paraître un sourire, ces derniers n'existent pas chez elle, et personne d'encore vivant ne peut se vanter d'en avoir vu un seul, d'autant plus que rare était les membres de son clan ayant la mine joviale. Tête fine et bien proportionnée, sa pâle figure lui vaut donc des traits figés mais délicats. Un petit nez pointu et bien dessiné, une bouche fine et gourmande, des pommettes discrètes, le tout lui offre une impression de fragilité curieuse. Quant à ses yeux, si son teint de porcelaine et son grain de peau paraissent maladif, brillent d'une lueur enflammée, deux ambres aux couleurs du soleil présentant une lugubre détermination. Autrefois ses perles rares ne pouvaient être vues car cachées par des lunettes noires comme tout comme bon Aburame, mais sa désertion lui valut de renier cette habitude de "famille" pour se faire plus anonyme.
Toutefois, l'originalité de Saya se trouve également dans la curieuse couleur de sa chevelure, d'un cendré argenté, qui pourtant ne lui vieillit en rien l'aspect. Curiosité héréditaire, car aucun de ses parents n'avait cet attrait, seule sa petite sœur se voyait atteint de ce défaut capillaire. Au delà de cette étrangeté, elle se coiffe toujours d'une façon originale, une tresse sur un côté, et long de l'autre, asymétrie mystérieuse dont on ne connaît l'origine. Dans tous les cas, elle aime arborer une fleur dans ses cheveux par habitude.
Enfin, autre détail tristement curieux de la jeune femme, elle arbore un grand bandage tout le long de sa jambe droite, ainsi que le bras et l'épaule de même côté. Grave blessure dissimulée? Maladie qu'elle cherche à cacher? Cela ne ferait que quelques années que ses pansements lui couvrent la moitié du corps sans jamais n'avoir révélé quoique se soit....
Saya est une jeune femme très sombre même si son apparence laisse à pensée qu'elle est docile et fragile. Penser de cette manière serait un préjugé qui pourrait vous être fatal. Il est toujours bon de se méfier du visage de poupée qu'elle présente... qui aujourd'hui ne se dissimule plus derrière des verres obscurs. Son regard est de marbre et de glace, il montre l'indifférence et la douleur qui sont dans son cœur, mais aussi la détermination qui l'habite.
Il n'y a pas plus consciencieuse ninja que cette jeune femme. Elle aime le travail bien fait, sérieuse et appliquée, elle fait les choses avec le plus de précision possible sans ne jamais se laisser débordée par les circonstance. D'un grand sang froid, elle ne quitte jamais de vue ses objectifs pour mener à bien ses entreprises de façon presque obsessionnelle. Il sera très difficile de passer à autre chose si une idée lui est en tête, d'autant plus qu'elle possède un tempérament proche d'une maniaque. Les choses doivent être comme elles sont, à leur place. Entêtée en une façon, elle ne s'énervera pas pour autant. Ayant un esprit fixe, elle continuera sa route de façon assez froide. Cette même caractéristique la rend relativement inquiétante, d'autant plus qu'elle ne parle généralement pas beaucoup quand elle estime perdre son temps. Vaniteuse? Pas pas réellement même si elle en offre l'impression, mais Saya est le genre de femme qui n'aime que peu les autres, ou plutôt le désordre et la foule. Solitaire, elle apprécie fortement le calme, et sa sérénité naturelle lui faut d'être une personne particulièrement réservée.
Malgré la sombre impression qu'elle donne, celle d'une femme inaccessible et désintéressée de tout, elle n'en reste pas néanmoins altruiste, tendant sa main vers ceux qui sont en difficulté (ce qui lui vaut de grande qualité de médecin). Elle ne parait certainement pas chaleureuse, toutefois, lorsque l'on se donne la peine de la connaître, on y découvre un tout autre visage. Méticuleuse, mature, elle se montre toujours d'un esprit pragmatique mais taciturne et torturée. Seulement, si elle est capable d'être une femme droite et juste, le revers de la médaille lui vaut une facette beaucoup moins reluisante.
Meurtrie par des pertes précieuses, la secrète Saya eut aisément développée une personnalité obscure qui lui vaut d'être particulièrement rancunière et tenace. Déterminée, elle a fini par se détourner du droit chemin pour vivre selon ses propres principes de justice et de valeurs. Loyale envers elle-même et seulement envers ceux qu'elle aime, elle ne revient cependant jamais en arrière. Le temps a même réussi à la rendre haineuse, et cette même haine a nourri un talent pour le machiavélisme et la cruauté qu'elle contient encore aujourd'hui car elle n'oublie pas le vœux qu'elle avait fait à ses débuts, celui de sauver plutôt que de condamner... même si ses mains se sont vues souillées par le sang de nombreux adversaires. Ses blessures l'ont rendu tristement déraisonnables, et même si elle ne s'en sert jamais d'excuses pour ses actes, elle en voit là une horrible explication. L'expiation? Elle est persuadée qu'elle ne possède plus aucun droit de la demander...
Mais qui es-tu ? ~
♠ Prénom : Nanie ♠ Age : 23 ans ♠ Motivation pour le personnage : le simple plaisir de la jouer et de la rendre intéressante au cours du jeu, on va en faire un personnage charismatique au possible!! ^^ ♠ Ce que vous pensez du forum : Je le kiffe toujours autant comme on dit dans le langage courant ♠ Fréquence de connexion : tout dépend de mon travail ou de mes études selon la saison ♠ Code : Validé par Ida'
Sujet: Re: Aburame Saya, Lady Butterfly [uc] Dim 20 Mar - 19:38
Ce qui ne me tue pas me rend plus fort Mon histoire.
" Tout papillon né chenille, et avant sa transformation il se doit de vivre dans un cocon, coupé du monde, dans le noir le plus sombre sous un voile de soie. Avant de gagner en beauté et de pouvoir mériter sa liberté par l'envol, il se doit de lamentablement ramper comme un cloporte et de survivre au monde qui l'entoure. Il se doit de batailler tout au long de son existence pour conserver la sienne et pourtant... peut-il prétendre que cette vie est un sens? Je suis telle ce papillon... je cherche à savoir si la vie qui est la mienne possède un sens... "
Aburame Saya
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✿► Vilain petit papillon ◄ ✿
Un cri déchirant retentit dans la nuit, bouleversant la nature elle-même qui l'entourait, un cri qui se faisait violence, effrayant les volatiles qui s'en allaient comme si un prédateur était en approche... peut-être étais-ce là les prémices d'un sombre avenir en devenir, peut-être n'en était-il rien après tout. Mais là, dans l'ombre, une femme se pliait sous la douleur de l'enfantement, vociférant comme si on lui arrachait les entrailles. Les premières contractions l'avaient saisi alors qu'elle se promenait simplement dans les sous-bois, en plein cœur de la nature auprès de son époux. Qui elle était? Quelle importance. Seul son nom comptait pour le clan : Aburame. Elle et sa moitié étaient deux membres à part entière du célèbre clan dont la superbe vantait une mystérieuse affiliation aux insectes. Ho! Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur ses derniers, mais si peu à raconter car il était bien connu, avant même que cette grande famille vive sous le drapeau bien célèbre du village de la feuille, était couverte d'une brume si épaisse qu'elle demeurait même une énigme pour qui les côtoyait. Ici à cet instant, c'était une femme du nom de Myu Aburame qui était concernée, réputée pour posséder une santé fragile, beaucoup s'étonnait même de l'avoir vu mener sa grossesse à terme. Bien mauvaises furent ces langues car elle finirait un jour par en amener une seconde. Quoiqu'il en soit, la pauvre bougresse effrayait Dame nature par ses hurlements tant le mal la saisissait, et qu'importait la présence qui se tenait à ses côtés, rien n'y faisait pour la calmer. Shinsuke Aburame, son mari de surcroît, avait la chance d'être un shinobi possédant des talents médicaux, et toujours fort heureusement, c'était toujours la nature elle-même qui lui apportait le nécessaire, même les insectes qu'ils manipulaient lui étaient toujours d'un très grand secours. Mais dans pareille situation, qu'importe les pucerons ou les fourmis, ce n'était guère ses petits amis qui pourraient soutenir son épouse. Ne pouvant alors recourir à aucune aide humaine, il s'employa donc à maître au monde son enfant, dont l'arrivée paraissait prématurée, de par ses propres moyens. Il fallut plus de six heures entières avant que l'on puisse entendre les premiers cris du nourrisson, cris qui pendant un instant parurent si faible que l'on eut bien du mal à croire qu'il respirait. Mais il était là, si pâle, si petit et frêle dans les bras d'un père dont l'émotion ne pouvait se dessiner sur le visage. Un regard dissimulée sous des verres noirs et épais, quelques larmes trahirent toutefois ce dernier, glissant le long de ses joues. Cependant, lorsqu'enfin la petite fragile créature hurla comme un loup à la lune, son sourire débrida brutalement tous ces traits, un sourire qu'il était bien rare de pouvoir admirer chez les individus de ce clan qui possédait la fâcheuse habitude de se faire discret en toutes circonstances. Myu eut à peine le temps de croiser le regard de sa fille qu'elle s'effondra de fatigue, et s'endormit pour un repos bien mérité. Shinsuke, quant à lui, se dût d'offrir les premiers soins à sa petite née, la couvrant d'un linge propre et la serrant modestement contre lui. Un prénom... il lui fallait un prénom mais rien ne lui vint à l'esprit.
" Me voilà bien dans une situation délicate... comment pourrais-je t'appeler...Mais voyons... ta mère n'avait de cesse de dire que les femmes représentaient le fourreau dans lequel les hommes pouvaient reposer leur épée, y déposant leur lame tâchée de sang, ils pouvaient ainsi apaiser leur âme... Pourrais-tu devenir une telle femme? Une de ses personnes auprès de qui notre âme pourrait être apaisée? Alors tu t'appelleras Saya... "
Peu de temps après la naissance, des membres du clan arrivèrent après avoir constaté la disparition anormale du jeune couple. Ce fut avec un grand bonheur qui accueillirent alors une troisième personne, notre petite Saya. Sa mère fut vite emmenée pour avoir quelques soins prénatals, quant à l'enfant, il fut examinée par un médecin plus qualifié que son père qui eut une étrange impression lorsqu'il vit le nourrisson. Il nourrit d'ailleurs quelques angoisses, pensant que le petit être était bien trop petit et fragile pour survivre. Toutefois, à croire que Saya s'accrochait déjà à la vie, les jours défilèrent sans qu'aucun malheur ne lui arriva pour le plus grand soulagement de ses parents. Néanmoins, ses yeux étaient étranges, et les quelques cheveux qui lui poussèrent sur le haut de la tête ne semblait point brun comme ses deux parents. Ils étaient de la couleur de la cendre, et c'était sans nul doute la première fois que cela se voyait dans le clan, à tel point que l'on vit la une curiosité de la nature, et pour les plus superstitieux, un mauvais présage. Était-ce réellement un enfant du clan? Est-ce que Myu avait fauté? On tenta même à salir la réputation de cette pauvre femme pour en expliquer la cause, mais rapidement tout fut tu par Shinsuke lui même qui ne doutait de son épouse. Mais il n'y aurait qu'une façon de savoir si Saya était bel et bien une enfant du clan, et cela, ce serait leur plus fidèle compagnon à six pattes qui finirait par le certifier lorsqu'elle serait en âge de pouvoir s'allier avec ces derniers.
Ce fut donc avec le temps que le moment de l'initiation de la belle enfant sonna. Elle n'était encore qu'un petit bout de chou comme on disait familièrement, un petit être sans défense que l'on devait alors abandonner en plein cœur de la faune sauvage.... mais à vrai dire, pas tout à fait. Les Aburame paraîtraient bien cruels si cela avait été le cas, toutefois, une chose était juste, tout finissait par se retrouver dans les mains du destin. La très jeune Saya dont les yeux bleus de nourrisson laissaient au fur et à mesure place à un doré ensoleillé, fut déposé à la merci des insectes des environs pour entrer en communion avec l'enfant, se nourrissant de sa force vitale en moindre quantité, de son chakra. Généralement, chez le clan Aburame, les créatures choisies étaient de la famille des punaises, des punaises Kikai exactement, qui vivaient alors littéralement dans le corps de l'hôte, en parfaitement symbiose avec ce dernier. De là, leurs vies mutuelles en dépendaient. Et aussi loin qu'allait leur mémoire, aucun membre n'eut jamais connu de problèmes pendant cette "cérémonie" d'initiation. Cela donnait l'impression d'être assez glauque et sombre, assez terrifiant en soit. Peu d'individus qui connaissaient les rites de ce clan pouvaient affirmer le contraire de toutes les façons. Lorsque l'on abandonna donc la jeune Saya, on pensait simplement trouver une enfant qui aurait connu alors les joies de nouveaux compagnons... mais les choses ne s'étaient guère passées comme prévue. Ho! La demoiselle avait bien communié avec quelques petites créatures mais point celles attendues. Lorsque l'on vint à sa rencontre pour la récupérer, la demoiselle jouait calmement avec des papillons, tous l'entourèrent, se posèrent sur elle, se nourrissant de son chakra... c'était la première fois qu'un tel phénomène se produisait au sein des Aburame. Ces derniers connaissaient un clan qui avait des affinités avec les abeilles, mais les lépidoptères jamais. En attendant, cette singularité allait être les prémices de beaucoup de moqueries et de mises à l'écart. Cela en fascinait certains, et bien moins d'autres. Toutefois, ils n'attendirent tous qu'une chose : voir comme les évènements allaient se dérouler pour l'avenir de cette étrange petite fille.
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✿► Éclosion ◄ ✿
La petite chenille dût apprendre à ramper, avant d'apprendre à voler sous l'apparat d'un beau papillon. Il en fut de même pour Saya. Pendant les quelques années qui suivirent son avènement avec sa mystérieuse symbiose, elle devint une étrange petite demoiselle renfermée sur elle-même. Cela n'était guère surprenant chez un Aburame, peuple qui vivait en replis sur lui même, mais qui n'en restait pas moins altruiste et dont la vie avait son importance quelque soit sa forme. Ils étaient tous de nature solitaire, en marge de la société, et le resterait sans doute encore lorsque le village de Konoha prendrait alors naissance. Toutefois, entre individus d'un même clan, ils possédaient tous un grand sens de la famille, se protégeant les uns les autres. Leur silence, un geste, un regard, tout cela valait beaucoup plus que les mots entre eux mais voilà, Saya n'était pas ainsi. Elle ne parlait quasiment pas même lorsque l'on lui donna un apprentissage propre à ses talents, elle ne se montrait que très peu proche des autres, des enfants de son âge, de ses parents qui en nourrirent d'ailleurs quelques inquiétudes. Malgré tout ça, elle ne paraissait ne bien aller qu'en seule présence de ses papillons. On ne la voyait jamais sourire, elle se mettait naturellement à l'écart même si d'autres membres s'en chargeaient naturellement pour elle. Son mutisme qui aurait pu paraître une prison ne l'était pas à ses yeux, bien au contraire, protégeant ses jardins secrets. Cependant, si cela fusse un défaut, elle se montrait très compétente dans tout autre domaine. On lui apprit quelques arts shinobis, comment entrer en harmonie avec les insectes qui l'entouraient, elle possédait également un talent particulier pour les arts médicaux. Reconnaître les plantes, les poisons, les gestes qui sauvaient... elle en apprit d'ailleurs beaucoup de par son père qui lui expliqua comment user de leurs compagnons à six pattes à cet effet. Mais elle n'était encore qu'une petite fille qui apprenait rapidement, trop vite pour certains même. Sa maturité était même surprenante. On ne la voyait jamais rire, s'amuser avec les autres de sa génération. Peut-être que son cœur ne s'y prêtait pas, peut-être bien trop conscience de la situation du pays avec ses guerres incessantes entre différents clans. Combien de fois son regard s'était perdu à voir les siens partir et n'être qu'une poignet à revenir? Combien de fois avait-elle dû assisté son père pour soigner les blesser? En attendant, elle ne rechignait jamais à sa besogne, bien au contraire, elle faisait les choses naturellement avec ses petits papillons planant sur son passage. Cela lui donnait une aura magique, presque poétique... mais beaucoup trouvait les lépidoptères peu utiles, même si ils étaient plaisants à voir. Néanmoins, ce qui gênait était le manque de cœur qu'elle mettait à l'ouvrage, ou plutôt son absence d'émotion. Si il était évident que l'on ne pourrait jamais percevoir une esquisse sur son visage de poupée, on n'y voyait également jamais de colère, d'angoisse, de stress... dans les situations désespérées, aucune goutte de sueur ne semblait perler sur son front, elle agissait directement, avec froideur, faisant simplement ce qu'elle avait à faire. Cela la rendait particulièrement efficace, toutefois, cela en restait pas moins dérangeant. Défaut qu'elle finirait par vaincre par la plus surprenante des arrivées.
Même si la guerre faisait rage comme on le savait si bien à l'époque, on pouvait toujours célébrer néanmoins quelques petits bonheurs comme des naissances nouvelles. Et ce fut une nouvelle fois la famille de Saya qui put accueillir un nouveau petit être : Yonah Aburame. Elle se présenta comme un adorable petit bébé, déjà plein de vie, le regard curieux, mais on finit par nourrir de nouvelles angoisses par son futur car en effet, l'enfant fût malencontreusement doté d'une santé fragile comme sa mère. Mais le nourrisson fut tellement entourée d'amour qu'il survécut. Cependant, la situation géopolitique causait tellement de troubles que les belles vies de famille étaient impossibles, raison pour laquelle il était d'ailleurs fortement courant que le père de Saya, Shinsuke, shinobi médecin, soit appelé en zone de combat, tout comme leur mère Myu qui malgré sa frêle stature possédait des talents certains sur tout type de terrain grâce à ses punaises. Ce fut donc naturellement que la garde du bébé fut donnée à la sœur aînée, dont huit années les séparaient. Est-ce que cela éveilla quelques instincts chez la jeune demoiselle? Si notre curieuse Aburame aux papillons s'étaient montrées simplement peu avenantes envers le petit être, elle prit son devoir de protectrice très au sérieux, assez pour que pour la premier fois on la vit offrir des gestes tendres envers quelqu'un d'autre. Est-ce qu'elle ne faisait que simplement imiter les soins de sa mère ou y mettait-elle une sincère volonté? Pendant longtemps on le crut, mais au fur et à mesure des années, il fut évident qu'un lien fort était né entre les deux sœurs, un de ses rapports qui ne peuvent être défini par la simple compréhension humaine, autant que pouvait l'être l'instinct maternel. Saya possédait l'étrange capacité à pouvoir calmer Yonah de sa seule présence, si celle-ci pleurait, elle cessait immédiatement à la vue de son aînée. Lorsqu'elle quittait une pièce, Yonah se mettait à crapahuter derrière elle pour la suivre, qu'importait le chemin. Lorsqu'elle apprit à marcher, elle était toujours dans la jupe de la jeune fille aux papillons, et son premier mot fut curieusement le prénom de cette dernière. Chose plus étrange, Yonah développa la même singularité capillaire mais non son art des papillons, au contraire, elle était comme ses parents, une enfant plus normale en symbiose avec des punaises kikai. On racontait même que Saya se montrait particulièrement bavarde mais uniquement avec sa cadette, qu'elle lui contait souvent des histoires, lui chantonnaient quelques berceuses, l'amusait avec ses papillons, et même lui souriait. Avec du recul aujourd'hui, notre kunoichi dirait simplement que sa sœur incarnait toute son humanité.
Si Yonah n'était venue au monde, il serait fort à parier que le destin de Saya aurait basculé bien plus tôt que prévue, toutefois, à ne pas s'y méprendre, cela n'avait fait que retarder l'inévitable car après tout, comment pouvez-vous vivre dans un clan parmi lequel on vous donnait l'impression de n'être qu'une étrangère? Comment vivre avec des individus qui vous montraient jour après jour que vous étiez différentes, même si vous possédiez la chance d'être aimée et entourée? Lorsque au fond de vous même, vous vous dites que vous n'êtes guère à votre place, si rien ne vous retenait alors...
Outre son désir de protéger la seule présence qui lui donnait l'impression d'être si humaine et banale, Saya grandissait en âge, tout comme en beauté. Elle s'épanouissait naturellement comme une fleur sauvage en plein cœur d'un champs infertile. Mais quelle était sa véritable voie? Curieusement, elle se mit à apprendre les arts shinobis quel qu'il soit, s'essayant au taijutsu, à ses dons innés avec les insectes, le ninjutsu... Elle se montrait d'ailleurs être une forte personnalité comme une combattante surprenante. Elle n'hésitait pas à engager le combat, elle ne flanchait nullement, même lors de ses entrainements avec le reste du clan. Saya apprenait vite, assimilait avec assiduité, et lorsqu'elle flanchait ou échouait, elle reprenait de plus belle sans perdre son objectif de vue. Mais de tous, elle se montra, aussi peu surprenant que cela paraissait, particulièrement doué dans l'art médical shinobi avec un contrôle parfait de son chakra. Elle était capable de vous ôter un poison en moins de temps qu'il n'en fallait pour qu'il vous paralyse, elle soignait les plaies en allant à l'essentiel. Les autres vocations paraissaient bizarrement futiles lorsque l'on pouvait la percevoir sauver une vie... sauver une vie... mais pourquoi? Aider les autres avaient été une règle d'or que l'on vous apprenait naturellement depuis l'enfance comme les bonnes manières, mais qu'elle en était la finalité? Qu'est-ce que l'on y gagnait? De la gratitude? Une bonne conscience? A vrai dire, Saya ne tira jamais aucune gloire de ses prestations médicales car elle s'en moquait éperdument, elle faisait simplement ce pourquoi elle était douée, sans ambition. Si elle persistait d'ailleurs dans cette vocation là, cela n'était que pour Yonah dont la santé vacillait de plus en plus avec les mois. Si remède il y avait, Saya se devait de devenir la meilleure dans son domaine pour pouvoir trouver la solution. Mais paradoxalement, lorsqu'elle combattait et qu'elle serait amenée à tuer, elle ne ressentait rien également, au même titre qu'elle sauvait un individu par la voie de la médecine. Il n'y avait aucune plaisir, aucune envie, rien.
Sujet: Re: Aburame Saya, Lady Butterfly [uc] Dim 20 Mar - 19:39
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✿► Miroir Brisé ◄ ✿
La guerre fit des ravages des années durant sans que l'on puisse voir ne serait-ce que les prémices d'une paix possible. Les divers clans s'opposèrent avec férocité et les morts, les blessés ne se comptaient même plus. Telle fut la période la plus sombre de l'histoire des shinobis. Mais dans un tel flot de sang, certaines vocations naissaient, et ce fut ainsi que Saya devint une kunoichi pratiquant les arts médicaux, toutefois, cette capacité à parfaitement contrôler son chakra lui permit également d'être une redoutable combattante au taijutsu. Pourquoi parler de cela? Car la jeune fille fut appelée très tôt sur le terrain, non seulement parce qu'elle se relevait être douée et efficace, mais parce que ses capacités de soins étaient non négligeables. Ce fut cet attrait qui repoussa alors les réticences de ses parents à son engagement en plein cœur de la guerre (et le fait également que l'on ne l'envoyait jamais directement au front). Toutes personnes valides pouvaient représenter un élément non négligeable sur le champs de bataille et le clan Aburame reconnaissait la valeur de cette demoiselle si atypique, toutefois, hypocritement, ils ne prenaient point les mêmes risques avec les autres enfants de son âge. Saya en avait conscience, tout comme le mépris qu'elle inspirait pour certaines personnes même si elle sauvait des vies, mais même si son altruisme lui valait de ne jamais chercher une quelconque récompense ou satisfaction personnelle, cela lui permettait au moins d'aiguiser son art. Elle se devait de devenir la meilleure et la plus accomplie des kunoichi ayant un savoir faire dans la médecine. Ce fut même ainsi qu'elle sauva son propre père qui avait été violemment blessé au visage, il y perdit un œil mais pas la vie. Elle pouvait ainsi compter une multitude d'exploits car d'autres vies furent secourue de par sa vivacité et son sang-froid.
Mais voilà, il fut un temps où un homme eut le courage de faire un grand appel en demandant à ce que tous les clans se réunissent sous un même drapeau, sous une même bannière au nom de la paix. Si cela parut quelque peu idéaliste, la lassitude de mener des combats qui n'apportaient que morts et destructions, ainsi que la détermination de milliers d'autres, eurent raison d'un tel projet. Ce fut ainsi que naquit le village de Konoha, diriger par un jeune homme que l'on connaîtrait comme étant Kyoshiro Arane, détenteur du mokuton. Saya avait quatorze année quand son clan se rallia au pays de la feuille et ce fut également pour elle le début d'une nouvelle vie, vie où elle devrait se fondre dans une plus grande biodiversité que la nature qu'elle fréquentait habituellement... pour le meilleur mais aussi le pire. Yonah, sa jeune sœur, vécut la chose étrangement bien, et apprit à devenir une ninja au sein de la nouvelle académie qui naquit au sein de cette nation. Saya, qui avait déjà beaucoup d'expériences de terrain, se retrouva donc naturellement au dessus de cette dernière, mais dût apprendre à faire équipe avec de nombreux autres jeunes gens dont les talents étaient divers et variés. Ces parents voyaient cela d'un très bon œil, pour leur fille, tout n'était qu'indifférence jusqu'à une rencontre.
Faire équipe avec des membres du même âge et de clans différents n'étaient pas anodins. Il y avait là un réel apprentissage, d'une part tactique puisqu'il fallait savoir agir en groupe pour de meilleurs résultats, mais également dans un désir de solidarité entre individus d'une même nation. On pourrait aisément croire que pour une personne du clan Aburame dont les liens familiaux étaient forts et privilégiés rendraient les contacts assez faciles. Mais il n'en était rien, et bien plus lorsqu'il s'agissait de Saya. Si les manipulateurs d'insectes étaient connus pour être des personnes secrètes, peu bavardes et solitaires, cela devenait un euphémisme lorsque l'on parlait de la jeune femme. Toutefois, lorsqu'elle se permettait de répondre à quelques mauvaises langues, elle se montrait particulièrement froide et tranchante. Parfois, on ne regrettait guère les fameuses lunettes noires qui dissimulaient le regard des Aburame. Et cela était sans compter leur panoplie qui les dissimulait de haut en bas. L'adolescente qu'elle était n'avait que peu d'affection pour cet accoutrement qui finalement était presque comme un uniforme à ses yeux, mais cela faisait partie du mystère de son clan et de leur don. Lorsque son équipe la rencontra pour la première fois, elle portait un long manteau gris qui lui couvrait cheveux et chevilles, le col lui montait à hauteur de la bouche, dissimulant ses lèvres et ses lunettes étaient larges, lui couvrant les yeux comme un bandeau noir. Si on ne citait que son nom, on aurait pu aisément la prendre pour un garçon car son timbre de voix était assez grave et profond, assez pour en faire frisonner certains de par sa dureté. Mais il existait quelques fous que cela n'effrayait pas, de ces personnes naturellement avenantes qui ne portaient jamais de jugement sur quoique se soit. Celui là avait toujours un grand sourire collé au visage mais possédait également une personnalité plus sombre. Est-ce que c'était ce petit détail qui finirait par la lier à ce dernier? Est-ce que c'était parce qu'il fut le premier à saisir la beauté de son art, au même titre que sa sœur? Il aurait pu incarner une porte du salut pour elle mais les vents tournaient si vite...
Saya était assez polyvalente dans son domaine mais au sein de son équipe, elle était principalement la shinobi médecin. Il y avait également une autre jeune femme, Chidori Ikeda très douée dans le ninjutsu, une personne très fleur bleue et trop sentimentale mais qui cependant, savait faire preuve de maturité quand les situations l'exigeaient. Malheureusement, elle était un peu trop portée sur les préjuger et les insectes de Saya ne lui apportait que du dégoût. La plupart du temps, les deux jeunes filles ne s'adressaient pas la parole si ce n'était pour se lancer des piques, bien que généralement, Saya préférait ne même pas lui répondre. Toutefois, lorsqu'elles devaient travailler ensemble, elles étaient parfaitement capable de mettre leur problème personnel de côté. Le ciment de ces deux dernières n'était autre que Shuya Amano. Il était un garçon honnête, mystérieux mais souriant qui apportait régulièrement sa bonne humeur. Doux de nature, il pouvait être également redoutable dans une confrontation. Si avec Chidori le courant passa rapidement, Saya lui donna beaucoup de fil à retordre malgré toutes ses tentatives. Cette dernière ne faisait que de rares efforts, tout juste le nécessaire pour la cohésion du groupe. Créer une solide amitié? C'était bien loin dans ses projets, mais il ne fallut que peu de temps à Shuya pour percer le mystère de sa coéquipière.
Un jour de permission alors que ce dernier s'ennuyait visiblement, il s'en était allée aux alentours du village dans les alentours boisées. C'était un endroit dans lequel Saya aimait à passer du temps, couper du monde et loin de la ville. Cependant, elle était bien éloignée de l'image qu'elle offrait d'habitude. Elle ne portait ni lunette, ni long manteau qui la dissimulait. Ses cheveux cendrés étaient simplement détachés, tombant le long de ses épaules, ses épaules paraissaient fines et fragiles, sa peau était d'une blancheur opaline et c'était sans nul doute la première fois que le jeune homme voyait la véritable couleur des yeux de cette dernière. Vous vous demandez peut-être, comment avait-il réussi à la reconnaître? Son parfum mais aussi ses éternels papillons. Après tout, elle était la seule Aburame à les contrôler naturellement. Il la trouva particulièrement jolie même si elle se paraissait jamais vouloir sourire. Cependant, elle n'était pas seule, il y avait aussi Yonah. Ce ne fut que bien plus tard qu'il sût que la maigre fillette était sa sœur, maigre car elle était malade. C'était pour cette raison que Saya portait sa cadette sur son dos, la promenait ainsi nonchalamment. Elle aimait toujours autant les papillons de son aînée, et son état ne lui avait pas permis d'aller à l'académie depuis quelques jours. Si Shuya ne les avait pas rencontré, il n'en aurait jamais rien su, à croire que le destin voulait le mettre sur le chemin. Le lendemain, les choses reprirent son court. L'adolescente avait revêtis sa tenue classique qui la voilait à tous et sombra dans son mutisme habituel. Hooo! Cela intrigua le jeune homme pendant tout le courant de la semaine, assez pour que Saya eut trouvé son comportement étrange à son égard, sans pour autant chercher à comprendre. A ses yeux, il était juste désespérément stupide. Toutefois, si Shuya n'eut pas le courage de satisfaire sa curiosité à ce moment là, il en profita à sa prochaine balade en forêt où il se surprit de désirer la croiser sous un apparat plus simple que ses lunettes noires. La vaine était de son côté, assez même pour lui donner le courage d'aller discuter avec elle de manière plus familière puisqu'elle était seule.
" Tu viens souvent ici? " " ... " " Je suppose que cela veut dire oui.... Ta sœur n'est pas avec toi? " " Qu'est-ce que tu veux? " " J'étais sûr que cela allait te faire réagir. Même si tu ne parles pas beaucoup, j'ai fini par te cerner un peu Saya. M'enfin tu me diras... il est important de communiquer dans un groupe. " " Si tu le dis. " " Ne t'inquiète pas. Je ne te poserais pas trop de questions... mais seulement si tu me permets de rester là. J'aimerais voir tes trucs avec les papillons. C'est possible. " " Fais comme tu veux. " " Quelle amabilité. " " ... "
Shuya lui sourit, alors qu'elle ne lui porta qu'un simple regard. Puis avec les semaines, bien que Saya ne changeait pas de comportement au sein du groupe en compagnie de Chidori, elle commençait à se montrer moins effacée qu'à l'accoutumer, mais ce fut seulement après plusieurs mois. Lorsqu'elle avait des permissions, elle s'était presque habituée à rencontrer Shuya et à l'écouter raconter tout et n'importe quoi, même si au final, elle n'en dévoilait jamais beaucoup plus sur elle. Il se montrait patient, attentif, il allait même à demander des nouvelles de Yonah même si ce n'était que par politesse. Est-ce que cette gentillesse atteignait la demoiselle? Peut-être... peut-être pas... mais c'était ainsi qu'une étrange amitié était née, un apprentissage de l'un de l'autre qui se faisait dans le temps, lentement, suivant un rythme soutenu comme l'épanouissement d'une fleur. Si l'humanité de Saya brillait en compagnie de sa cadette, ce qui pourrait s'apparenter à de la gentillesse ou même du sentiment semblait prendre forme aux côtés de Shuya qui mettait beaucoup du sien pour forcer sa coéquipière à s'ouvrir... elle y serait presque arrivée si le destin ne l'avait pas frappé... elle aurait pu prendre une voie lumineuse si le coup du sort ne l'avait pas terni... Alors que Saya avait atteint sa dix-septième année, sa petite sœur fut emportée par une violente fièvre. Trop faible et rongée par une maladie dont aucun remède ne put agir, Yonah s'éteignit avec la main de son aînée, emportant avec elle tout ce qui pouvait raccrocher Saya à sa bienveillance... pour ne plus jamais la voir sourire un jour...
Le jour de la cérémonie de l'enterrement de sa cadette, Saya resta devant sa tombe toute la journée et toute la nuit, le regard dans le vague, dissimulée derrière de sombres lunettes qui obscurcissaient sa vue. En avait-il été autant de son esprit tout ce temps là? Le jour suivant, la jeune femme reprit son existence comme si de rien était, allant vaquer à ses missions toutes autant qu'elles étaient, priant qu'il n'était pas nécessaire de lui offrir des jours de repos. Beaucoup pensait qu'elle refoulait son chagrin... sauf Shuya... il savait... elle le vivait.. elle vivait sa peine à chaque instant. Cela était comme un coup de poignard permanent dans le cœur, une vive douleur qui ne s'estompait jamais, même lorsque vos paupières se referment. Nul rêve, nul désir... juste un goût amer dans l'arrière de votre bouche et cette mauvaise impression que tout n'était que comédie, que le drame n'avait jamais eu lieu... Mais chaque matin, chaque réveil... l'absence se faisait de plus en plus difficile à gérer... il n'y avait aucune échappatoire, aucun moyen d'être comprise ou soulagée... On disait que seul le temps pouvait réparer le mal, mais les cicatrices ne s'effaçaient jamais. Le miroir avait été simplement brisé, et les fêlures ne pourraient jamais être réparées.
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✿► Perte et Déchéance ◄ ✿
Il fut des plus étonnants que la femme papillon eut tenu aussi longtemps sans sombrer dans sa voie obscure, étonnant qu'elle n'eut pas failli bien avant... L'un de piliers de sa vie avait été détruit, mais il en restait un qui fut construit bien plus tard, il était quelque peu branlant mais bel et bien là : Shuya. Si ce camarade particulier n'avait jamais croisé la vie de la jeune femme, elle aurait franchi la barrière des déserteurs depuis la mort de sa sœur. Seulement les mois avaient passé, ses talents s'étaient aiguisés même si son pouvoir médical lui paraissait bien vide de sens maintenant qu'elle ne pouvait sauver Yonah. Toutefois, elle en usait régulièrement sur ses coéquipiers... Chidori qu'elle ne portait toujours pas dans son cœur et bien évidemment Shuya qui cherchait toujours à la percer totalement à jour. C'était ainsi que ces deux jeunes gens s'étaient rapprochés. Le clan Aburame lui-même n'en avait jamais fait autant que lui, les propres parents de la jeune femme n'avaient su la comprendre si ce n'était peut-être son père qui avait tenté de faire d'elle une bonne personne. Elle lui en serait à jamais reconnaissante, tout comme envers sa mère qui avait essayé de l'aimer telle qu'elle était.
Lors d'une mission qui aurait pu être dès plus banales, les évènements prirent une tournure étrange. Alors que Chidori était partie de son côté, Shuya se comporta mystérieusement à l'égard de Saya... lui souriant... lui disant des mots qu'elle ne saisissait toujours pas aujourd'hui.
" Saya... tu sais... tu es comme tes papillons... tu es belle, fragile, trompeuse... mais tu suis toujours la lumière, ton but sans te retourner... " " Tu parles pour ne rien dire. " " Ne change pas. Reste comme tes papillons. " " Où veux-tu en venir? " " Nulle part. Mais j'espère devenir un jour ton but. " " Quelle prétention. " " Toujours aussi dure même après ma déclaration. " " Soit moins stupide... et on verra. "
Cette brève élocution fut la dernière discussion qu'elle eut avec ce dernier. Après avoir terminé la mission, elle apprit le lendemain que Shuya avait disparu, il avait déserté le pays après avoir tué quelques gardes shinobis en tentant de s'attaquer au daimyo... Nombreux furent les blesser mais le but ne fut pas atteint. En attendant, ce dernier qui avait été connu pour être un personnage si discret était devenu un ennemi du pays, disparaissant alors de Konoha. Le deuxième pilier avait été détruit.
C'était la première fois que Saya se rendait compte qu'elle ne connaissait presque rien de son ami, lui qui avait tant cherché à la comprendre. Pourquoi n'en avait-elle pas fait autant? Avec cette affaire, tout l'entourage du jeune homme fut interrogé, et il était aisé de se douter du genre de force qui avait été déployé pour faire mains basses sur toutes les informations possibles concernant cet attentat envers un personnage de si haute importance politique. Si Chidori fut rapidement acquitter, cela ne fut pas le cas de Saya. Sa mauvaise réputation auprès des siens, son mauvais caractère et son étroit lien avec ce dernier joua particulièrement en sa défaveur. Des anonymes dévoilèrent même quand avait de mystérieux rendez-vous avec ce dernier, mais les réponses - honnêtes pourtant - de Saya ne les comblaient pas. Raconter que lors de ses entrevues il ne se passait rien que de longues balades ou discussions innocentes entre deux vaillants ninjas? Cela paraissait presque peu crédibles, surtout comparé à l'évocation des accusations. De lourdes méthodes furent employés mais Saya se refusa à dire ce qu'il désirait entendre. Elle ne portait que peu l'autorité en son cœur à ce moment là, si ce n'était pas pour sous-entendre pas du tout. Elle ne connaissait alors guère les raisons qui avait poussé son ancien camarade à une telle folie que de s''en prendre aussi directement à un homme aussi puissant et couvert que le daimyo lui-même mais elle était sûre d'une chose : il ne l'avait pas fait sans avoir fait preuve de réflexion, même si son plan avait visiblement échoué. Mais si elle ne put jamais véritablement éclairé cette part d'obscurité, cette affaire fut le déclencheur de sa décadence à venir... L'expérience qu'elle avait vécu de par les menaces de ses propres compatriotes et de leur méfiance à son égard furent vécu par Saya comme une sincère injustice, car il lui parut évident que les shinobis qui l'avaient interrogé avaient fait preuve de plus de zèle que l'aurait voulu les règles, obéissant alors aux ordres d'un homme qui avait sans doute beaucoup plus à se reprocher que celui qui avait tenté de l'assassiner et qui était devenu officiellement un nuke-nin. Bien qu'à l'accoutumer on ne cessait de reprocher à la jeune kunoichi son manque d'émotivité, il fallait être fou pour croire qu'elle ne possédait alors aucun cœur qui ne pouvait être froissé. Elle supporta donc les divers tentative de corruption que l'on fit à son égard, elle brava les tortures la tête haute sans ne jamais chanceler ni ne courber l'échine. Donner satisfaction pour des êtres envers qui elle ne possédait présentement plus aucun respect... elle s'y refusait même si cela allait à l'encontre des règles d'obéissance. Néanmoins, ils finirent par se résoudre qu'ils n'obtiendraient rien d'elle et sans plus de preuve que des témoignages vagues... Ce fut avec un corps quelque peu brisé que l'on relâcha la jeune femme, rapidement soignée par sa famille. Mais une fois rentrée au clan, les Aburame qui ne la portaient guère dans son cœur et qui se montraient loyaux envers le village se réunirent pour discuter de cette dernière et des suspicions qui pesaient encore sur elle. Lorsque l'on vous accusait de traitrise, il ne fallait pas croire que l'on vous blanchirait du jour au lendemain. Toutefois...
Saya fut remise sur pieds beaucoup plus rapidement que prévu... vraiment beaucoup plus rapidement. Elle ouït dire pendant sa brève convalescence que certains membres de son Clan souhaitait se réunir pour parler de son cas, peut-être pour lui demander de quitter le village, peut-être pour régler le problème au sein même de la famille... Elle aurait pu aisément ne jamais y prêter attention, si son expérience n'avait guère point trouver étrange que les paroles qu'elle eut entendu à ce sujet n'étaient point pleine d'anxiété. Pourquoi se sentir aussi mal pour aussi peu de chose, si finalement, on avait rien à se reprocher? Sortant alors mystérieusement en pleine nuit, ne réveillant ni son père, ni sa mère qui dormait sur leurs deux oreilles, elle se rendit inopinément en plein cœur de la réunion de ses opposants au sein de son propre clan, un peu à l'extérieur du village là où l'on envoyait généralement les jeunes enfants pour entrer en communion avec la nature et là, écoutant quelques échanges. Quelle fut la vérité qu'elle entendit là bas pour devenir l'élément déclencheur de sa folie? Personne n'en sut rien... mais sans égard pour eux, elle les assassina, tous... tous autant qu'ils étaient, sans remords, sans barbarie, sans amour, sans haine. Elle faucha leur vie les uns après les autres avant qu'ils ne purent répliquer, avant même qu'ils ne purent ouvrir la bouche pour crier. Leurs derniers mots ne furent qu'un vague et simple soupir, laissant échapper leur faible vie humaine. Leurs insectes? Ceux qui avaient tentés de les utiliser grouiller dans les mares de sang de leurs maîtres. Qu'importe si ils étaient de son clan, qu'importait leur existence, ses mains avaient guidés ses armes, ses intentions avaient été menés par son seul désir, sous aucun ordre si ce n'était celui de sa conscience. Elles les connaissaient tous pourtant, ils étaient les parents d'un tels, les enfants de tels autres... Pourtant, est-ce que c'était la folie qui l'eut frappé à ce moment là? Était-ce un autre sentiment qui la dépassait? Aujourd'hui encore elle ne s'expliquait pas ce geste, mais elle aimait à parler d'injustice... Est-ce que cela avait une quelconque relation avec ce qui finalement s'était établi entre eux? Nul ne pouvait le savoir.
Le visage maculé de sang, les pans de son manteau également, elle dressait en ses deux mains deux épées dentées que l'on ne lui connaissait pas. Derrière ses sombres lunettes, rien ne paraissait... mais l'alerte avait été donnée. Saya ne cherchait pas à fuir, elle ne chercha pas à se cacher, droite, impérieuse, elle avançait dans la nuit noire entourée de ses papillons et de lucioles qui dansaient autour d'elle, jusqu'à ce que quelqu'un se dressa brusquement devant elle.
" Saya... Qu'as-tu fait ma fille!!! " " Père... " " Tu es souillé du sang des tiens! Qu'est-ce qu'il t'a pris?!!! " " Je n'ai rien fait de pire que ce que l'on nous demande chaque jour. " " Aurais-tu donc perdu la raison? " " Non. Mais ceux qui l'ont perdu ne sont plus. " " J'ai déjà perdu une de mes filles, comment peux-tu nous faire cela? Comment peux-tu faire cela à la mémoire de Yonah? " " Alors vis comme si tu n'en avais possédé qu'une. Oublis que ma mère m'eut donné naissance, oublie ma seule existence. Oublie le nom que tu m'as donné. " " Pourquoi donc Saya!! Pourquoi!! Explique moi donc! " " Je n'ai rien fait de pire que ce que l'on nous demande chaque jour. Je suis une shinobi, on nous demande de nous battre pour la justice... j'ai choisi la mienne. " " Est-ce à cause de ce garçon? "
Saya ne lui laissa nul droit d'entendre sa réponse et assomma l'homme qu'elle avait le plus en estime, son propre père.
" Pardon ne de pas avoir été la fille que tu méritais. "
Elle laissa alors le corps évanoui de ce dernier là, à même le sol. Mais avait-elle à peine parcouru quelques pas qu'une nouvelle vision se dessina devant ses yeux dorés, une silhouette féminine qu'elle ne connaissait que trop : Chidori Ikeda, le troisième maillon de son équipe. Saya n'eut aucun geste en premier lieu, et les deux jeunes femmes se contemplèrent mystérieusement pendant quelques minutes avant que l'une veuille bien prendre la parole.
" Je n'ai jamais compris pourquoi cet idiot te regardait avec de tels yeux! " " ... " " Qu'un crétin!! Si seulement il avait accepté de me parler, j'aurais pu l'aider. " " Si il ne l'a pas fait, c'est que cela ne lui était d'aucune utilité. " " Tais-toi sale garce! Comment tu peux le savoir, hein? Pourquoi il était obsédé par toi et tes papillons stupides!! Pourquoi il ne me voyait pas comme il te voyait planqué derrière tes lunettes! " " Tu n'étais pas digne de son intérêt. " " Et en quoi toi tu pouvais l'être? Je suis sure que c'est ta faute si cet imbécile s'en ait pris au Daimyo, c'est toi qui a dû lui pourrir la tête avec des idées stupides! " " ... " " Je te hais Saya!!! Je te HAIS !!! "
Chidori ne poussa qu'un unique cri haineux avant de s'attaquer directement de front à son ancienne coéquipière. Là, elles s'échangèrent plusieurs attaques, laissant ouïr des tintements métalliques, puis les vocifèrent des noms de leurs jutsus avant que brusquement l'on entende un craquement. Les lunettes de Saya venaient de se briser alors qu'un kunaï lancé par son adversaire lui manqua le visage de peu.
" Elle est bien belle maintenant la Saya chérie de Shuya!! " " ... " " Tu n'es qu'une traitresse qui ne possède aucune considération pour les autres. Tu es indigne de ton bandeau, de ta famille.... " " De Shuya? " " Tais-toi ! " " Tu ne sais rien de lui et il est devenu traître à son pays. Tu persistes à te battre pour lui? Que cela est bien égoïste de ta part... Cela ne te rendra en rien valeureuse à ses yeux. " " Va te faire voir!! " " ... "
Retirant alors les restes des montures de ses célèbres lunettes noires que l'on ne connaissait trop comme détail reconnaissable à son clan, Saya les laissa négligemment tomber par terre, les écrasant alors de son talon. Plantant alors ses épées dans le sol, elle ôta simplement son long manteau. Là, pour la première fois aux yeux de Chidori, elle dévoila son vrai visage, ses longs cheveux cendrés, le doré de son regard, cette peau si pâle qu'elle en parut presque fantomatique. Les vêtements qu'elle portait avaient tout d'original, sortant de l'ordinaire car cela ne la recouvrait que peu.
" Tu as vraiment l'air d'une trainée. " " ... " " Tu pourrais au moins répondre car cela pourrait être ton dernier mot! " " Tu parles trop. "
Le combat reprit à ses mots, plus virulents, plus violents, plus sauvages. Si l'on apprêtait la beauté et le calme du papillon à Saya, Chidori avait la souplesse et les griffes d'un chat. Toutefois, si dans la vie réelle ont aurait aisément tendance à croire que le félin avait la victoire acquise, il n'en fut rien. La domination de la jeune Aburame n'était point visible mais elle était comme l'eau calme, cachant son jeu. Sure de ses gestes, elle ne l'était pas moins de sa réussite. Elle attendait seulement, elle attendait patiemment le bon moment... jusqu'à ce qu'elle puisse mener son coup à bien. Chidori dont l'émotivité était grande allait se voir rapidement surprise par la rapidité de celle qu'elle affrontait. Alors que toutes deux donnèrent l'impression de porter leur ultime, elles se croisèrent en ne laissant échapper qu'un unique vague bruit. Chidori se mit alors subitement à rire comme si elle se savait gagnante alors que Saya se redressa humblement. Là, Saya présenta l'une de ses lames qui étaient ensanglantées. Chidori eut alors subitement une expression d'incompréhension sur son visage quand elle fut saisit de haut le cœur. Un de ses bras avait été tranché net. Pourtant, elle ne ressentait aucune douleur et le choc fut tel qu'elle lâcha un cri de rage.
" Ma lame est recouverte d'un anesthésiant. Tu ne peux sentir les douleurs que je t'ai infligé. Néanmoins tu ne mourras pas mais il serait prudent pour toi de voir un médecin compétent rapidement sinon tu ne survivras pas. " " Chienne!!! Tue-moi au lieu de jouer! " " Je le pourrais... mais je ne suis pas toi. "
Dédaignant littéralement la blessée, Saya lui tourna le dos sans crier gare, filant avant l'arrivée des renforts. Konoha était un village qui possédait une bonne élite qui pourrait aisément lui filer le train mais cela était sans compter qu'au final, qui pouvait prétendre connaître son visage? Chidori? Certes, mais sa fierté ébranlée voudrait que sans nul doute plus tard, cette dernière s'occupa du compte de son ancienne coéquipière elle-même par un moyen ou un autre. En attendant, Saya fit comme si elle ne la connaissait pas, oubliant même qu'elles avaient servis toutes les deux un bon nombre de fois... Elle abandonnait nation, famille, souvenirs... tout... pour poursuivre sa destinée dans la déchéance... la voie des nuke-nin... la voie d'un papillon perdu...
Sujet: Re: Aburame Saya, Lady Butterfly [uc] Dim 20 Mar - 19:40
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✿► L'envol du papillon aux couleurs fanées ◄ ✿
Les premières années furent les plus difficiles pour le papillon déraciné, voler de ses propres ailes hors des enceintes qu'elle eut toujours connu, loin des regards dont elle avait fini par porter sur ses épaules comme une habitude, loin des sourires de ses parents, loin des douleurs qui lui tiraillaient le cœur à chaque fois qu'elle croisait la tombe de sa sœur, à chaque fois que ses souvenirs venaient à la submerger, ivresse d'un mal qui lui échappait. Mais cela ne l'empêchait guère d'avancer, cela ne lui empêchait pas d'aller toujours aussi loin que pouvait porter son regard. Pendant des mois, elle se demandait ce qu'elle cherchait, ce qu'étais son but sans ne jamais trouver aucune réponse. Noyant sa perplexité dans la recherche de nouvelles connaissances pour des techniques shinobis, elle voyageait bon gré mal gré à travers différents pays, s'éloignant de Konoha au possible sans véritablement y prêter attention. Peut-être que son inconscient tenait à l'éloigner de la nation au sein de laquelle elle avait péché, nation où elle avait perdu ce qu'elle aimait. Des regrets pour ces actes? Elle n'en possédait pas car à ses yeux, elle n'avait qu'agit que pour de bonnes raisons. Des remords pour les non-dits? Saya ne revenait jamais en arrière. Elle se souvenait cependant avec nostalgie les diverses conversations qu'elle eut pu avoir avec son camarade Shuya, bavardages qui finalement ne prenait du sens que des années après.
" Saya... as-tu un rêve? " " Pas vraiment. " " Sérieusement? Tu ne rêves pas de quelque chose de tellement puissant que tu as l'impression que tu ne pourras jamais arriver à l'atteindre? " " Si ce n'est pour ne pas l'atteindre, à quoi bon de rêver. Je ne veux pas vivre d'illusions. " " Mais si tu ne possédais aucun rêve, aucun but... quelle est la raison qui te pousse à te lever chaque matin? " " Je ne sais pas. " " Il y en a forcément une, sinon tu ne serais pas humaine Saya.. et je sais que tu l'es! En tout cas, moi j'ai de nombreuses aspirations. " " Hum??? " " J'espère devenir un homme puissant, je dirais bien un homme de bien mais je n'en ai pas la prétention... je souhaite vivre de grandes choses, je veux pouvoir un jour se dessiner un sourire sur le visage d'une personne que je connais bien, je veux également rétablir certaines vérités.... " " Des vérités? " " Bon... on parle on parle, mais je ne pourrais devenir un homme vaillant si on ne s'entraine pas. Dépêchons-nous sinon Chidori va nous traiter de fainéants encore une fois. "
Cela n'avait été à l'époque que de simples échanges entre deux jeunes villageois de Konoha, deux enfants d'horizons différents à qui l'on demandait de coopérer ensemble et qui apprenait à se découvrir, le temps de l'insouciance où au final, ni l'un ni l'autre ne pouvait se vanter de connaître l'autre véritablement. Est-ce que Saya en ressentait quelques amertumes? Peut-être mais cela demeurerait inavouable... mais cela déclencha alors une étrange obsession, une obsession qui finit par devenir son moteur, autant que celle qui l'avait poussé à rechercher constamment le remède qui aurait pu sauver Yonah sa sœur défunte. Si cette dernière s'était révélée un échec douloureux, elle ne comptait point rater son désir de comprendre son ancien camarade et pour cela il ne lui restait plus qu'à le retrouver. S'armant alors de sa patience, elle parcourut des kilomètres innombrables pour retrouver la moindre trace du déserteur, l'emmenant même au bout du monde dans des lieux dont elle n'aurait jamais imaginé mettre les pieds un jour. Cette expérience lui permit néanmoins de s'enrichir dans tous les domaines, même si les informations qu'elle tentait de trouver furent infructueuses pendant des mois.
Avait-il été donc tué? Avait-il périr dans le plus humble anonymat? Non... il n'aurait point fui son village natal avec une vengeance non accomplie pour aller expirer stupidement loin de tout. Cela ne ressemblait guère à l'imbécile heureux qu'elle avait connu... même si on savait qu'inexorablement, les individus changeaient. Mais ce fut en revenant dans des contrées moins inconnus qu'elle ouïe parler d'une personne correspondant à sa description. Serait-il rentré? Serait-il reparti en direction de Konoha? Non... les informations qu'elle avait recueilli parlait d'Iwa mais lorsqu'elle revint.. Iwa n'était plus. Les lieux avaient été complètement détruit pas l'organisation de La Lune Rouge dont les ambitions ne pouvaient échapper à aucun shinobis, quelque soit son bord. Là bas, une nouvelle hiérarchie avait été instauré et un nouveau Kage également correspondant au nom de Sanada Kenzô. Le nom du village avait également été modifié comme pour donner un souffle nouveau à son avenir : Yume. Qu'est-ce que Shuya pouvait faire dans pareil endroit, sous ce nouvel étendard? Possédait-il un lien avec ces individus? Avait-il péri en les rencontrer ou bien joint leur rang? Si Saya souhaitait pouvoir satisfaire son obsédante pensée, si elle souhaitait connaître le sort de son ami, si elle souhaitait connaître la vérité sur l'affaire qui l'avait poussé à la faute, elle n'avait qu'une seule option.
Elle ne possédait aucune peur à ce moment là, aucune angoisse, aucune hésitation qui aurait pu la pousser à reculer. Elle devait se rendre à l'intérieur de ses murs, elle devait se lier à ses gens qui n'agissaient que pour leur intérêt. Leur but commun? Saya s'en moquait en soit car elle aurait pu aisément continuer sa vie vagabonde si ce qu'elle cherchait ne se trouvait peut-être pas là. Et une fois trouvée? Qu'adviendrait-elle d'elle? Pourrait-elle se plaire en ces lieux, cette nation qui l'accueillerait? Pour les choses évidentes, elle ne savait que trop qu'elle se jetait dans la fosse aux lions, que tous les regards qu'elle croisa lorsqu'elle demanda à rencontrer celui qui dirigeait Yume étaient les yeux de personnes sans scrupules dont les mains avaient été souillés par le sang de bien des innocents. Mais elle leur reconnaissait au moins une chose, aucun d'entre eux ne paraissaient vivre en contradiction avec leur nature profonde, tous vivaient comme ils l'avaient entendu. N'étaient-ils pas tous des hommes d'injustices? Peut-être que oui, peut-être que non... tous avait leur propre notion de ce mot. Saya faisait partie de ses rares personnes qui ne leur porteraient pas de jugement véritable sauf si il venait à s'en prendre à elle directement, car dans ce cas précis, la balance pencherait indubitablement d'un côté et cela serait la faux qui leur tomberait sur la nuque.
Peut-être qu'elle se montra impudente lors de son arrivée, mais la jeune kunoichi savait tout aussi bien faire preuve d'humilité, assez néanmoins pour répondre aux questions qui lui furent posées. Lorsqu'elle fit face à l'homme qu'elle devrait alors suivre, son regard ne trahit aucun sentiment qui n'aurait pu la faire flancher. Il parut impérieux, de bonne stature avec une assurance digne du rang qu'il possédait. Eloquant et grand homme, on aurait pu aisément douter des accusations qui lui avaient été faites, sans nul doute parce qu'il devait possédait le talent nécessaire pour immiscer un tel poison dans vos veines. Qu'importait ses détails d'apparats, Saya n'opta pas le moins du monde pour les longs discours comme d'usage, raconta brièvement ses talents, son clan, le pourquoi de son départ de Konoha bien qu'elle se montra vague et diffuse sur les raisons qui la conduiront à verser le sang. Elle expliqua ses vagabondages dans de grande ligne et de son désir de pouvoir vivre comme le dictait sa nature. Si elle souhaitait viser plus haut, si elle souhaitait ne pas avoir à ne pas fermer un seul œil la nuit, elle voyait nécessaire si ce n'était capital de rejoindre des hommes et des femmes aptes à la comprendre. Quoi de mieux qu'un village possédant une élite dont la réputation n'était plus à faire? De plus, son rang de nukenin ne lui laissait guère d'option. Pour se faire, elle était prête à prêter allégeance à Yume, d'abandonner le bandeau de Konoha qu'elle se surprenait à encore posséder. Cela signifiait qu'à l'avenir, elle suivrait une voie encore plus sombre que celle qu'elle s'était prédestinée mais elle n'en possédait aucune désolation. Elle prêtait serment à un village qui ne regroupait que de mauvais esprits, mais lorsqu'elle en avait fait de même pour le village de la feuille, en quoi était-ce si différent? Parce que leurs aspirations étaient différentes? Pourtant, quelque que soit le côté, on attendait exactement la même chose d'eux : briller au combat pour la nation, se battre pour quelque chose de plus grand. Au final, il n'y avait que les méthodes qui différaient. Mais ce fut alors qu'on lui demanda qu'elles étaient ses aspirations, ses buts...
" Faire vivre ma justice et connaître mes vérités... quelque soit le prix à payer. "
Le prix à payer... à ces mots là, Saya était déjà en train de le vivre, ce fameux prix à payer, car dans l'ombre de sa blanche peau, en son sang, en son être, un mal bien plus obscur lui martelait le corps, éveillant alors en elle d'anciennes frustrations, éveillant en elle la douleur de n'avoir trouvé de remède pour la personne qui lui était la plus chère. Obsession douce obsession, tu ne quitteras donc pas ce beau petit papillon, tu en faneras la couleur de ses ailes jusqu'à ce que ces dernières s'effritent, jusqu'à ce que cela la conduise à sa chute.... ou bien décideras-tu de la conduire à son but?
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" La justice n'est qu'une simple notion humaine, une notion dont nous nous créons nous même la signification. Il est donc libre à nous d'écouter notre propre justice, et quoi de mieux que de vivre pour elle plutôt que celle des autres si nous souhaitons être en accord avec nous même. Aller contre notre justice, c'est aller contre notre nature. Je n'ai que trop longtemps du supporter ce que me dictait la morale d'autrui, je n'ai que trop longtemps voilé mon visage et mes actes derrières des paroles qui n'avaient guère de sens en mon esprit. Me voilà maintenant entière, me voila enfin guider par l'étendard de ma seule justice... "